Après un long-métrage consacré à sa fille autiste mutique (Pénélope mon amour, FID 2021), Claire Doyon cherche auprès d’une amie autiste Asperger des réponses à certaines de ses questions. L’amie est assise face à la caméra, dans un grand jardin où chantent les oiseaux. La parole qui s’échange de part et d’autre de l’appareil déborde très vite le cadre de l’entretien. Car autant ou davantage qu’une parole, c’est une présence qu’il importe d’accueillir. Agençant la matière numérique de l’entretien à des plans muets de fleurs en Super 8, Claire Doyon ne réussit pas seulement le plus tendre et joueur des portraits. Son film bref et vif parvient à toucher comme rarement à l’énigme de l’autisme en tant que manière d’être au monde, et à la poésie qui lui est propre.